Dans un système de formation en alternance tel que l’apprentissage, le jeune est présent dans son entreprise d’accueil, selon les sections, plus de la moitié ou plus du tiers de son temps de formation. Il y acquiert des savoirs expérientiels, des savoir-faire, des savoir-être, expérience professionnelle et culture d’entreprise. Le formateur de CFA doit prendre en compte l’entreprise et ses apports dans la formation du jeune ; il doit appuyer sa démarche pédagogique sur le vécu du jeune en entreprise et entretenir des relations régulières avec le maître d’apprentissage.

L’efficacité de la formation en entreprise s’explique en grande partie par le statut du jeune : apprenti et non simple stagiaire.   Le stagiaire est souvent considéré comme une personne extérieure à l’entreprise – de passage – et se considère comme étant lui-même de passage. On lui montre les différentes tâches, les techniques, la vie en entreprise, mais sans que l’entreprise – ni le jeune – ne se sentent fortement engagés.    En position d’acteur – et non d’observateur – l’apprenti est salarié de l’entreprise. Le maître d’apprentissage se sent responsable de la formation d’un jeune sous contrat de travail et s’implique, d’autant plus qu’il y a intérêt, s’il souhaite que son apprenti devienne rapidement efficace et rentable pour son entreprise. Quant à l’apprenti, membre à part entière de l’entreprise, il s’implique davantage et acquiert non seulement expérience professionnelle, mais aussi expérience du monde du travail et culture d’entreprise.

De plus, son statut de salarié, ajouté à la constatation, manifeste, que sa production a une valeur, lui permet de retrouver un sentiment d’utilité sociale, d’autant plus appréciable pour un jeune qui a quitté le collège après de nombreux échecs et pâtit d’une image de soi négative.